Qui sont les Bikers du Outlaws MC ? - Zolki (2024)

Qui sont les Bikers du Outlaws MC ? - Zolki (1)
Le phénomène des clubs de motards est apparu au vingtième siècle, relayant en quelque sorte celui des cow-boys du Far West. Alors que son ancêtre se déplaçait à cheval, ces nouveaux voyageurs ont choisi la moto. Plus puissante, plus rapide, sans doute plus fiable, et possédant surtout un pouvoir d’attraction non négligeable, la moto permet à son propriétaire d’assurer une forme de réputation, bonne ou mauvaise. Ce propriétaire est de plus rarement seul, contrairement au cow-boy solitaire. Il s’agit de voyager ensemble, et de partager des valeurs communes, valeurs souvent contraires à celles de la société. Ce phénomène des clubs de motos s’est ainsi répandu depuis près d’un siècle sur la surface du globe, bien que tout ait commencé en Amérique. Le club des Outlaws est certainement l’un des plus anciens et des plus prolifiques qui soient.

Sommaire

Origines du Outlaws MC

La très grande majorité des clubs de moto est apparue dans la seconde moitié du vingtième siècle, ce qui est sociologiquement et historiquement cohérent, dans la mesure où il s’agit très souvent d’anciens soldats revenus de la Seconde Guerre mondiale avec le sentiment d’avoir été envoyés dans une véritable boucherie sans aucune considération de la part de leur pays où les générations précédentes. Il s’agit, à leur retour, de montrer une forme de rébellion par rapport aux valeurs traditionnelles comme l’Eglise ou la famille. Le club des Outlaws, lui, est antérieur à la Seconde Guerre mondiale puisqu’il a été fondé en 1935. C’est bien souvent à partir d’anecdotes simples, de petit* détails vrais de la vie, que les plus grandes aventures débutent, et celle des clubs de moto n’y fait pas exception. Ainsi, c’est dans un bar, le Matilda’s bar sur l’ancienne route 66 dans l’Illinois, plus précisément à Mc Cook, en banlieue sud de Chicago, que tout a débuté. Il s’agit très probablement d’une bande de copains qui émet se retrouver dans le même bar après des balades en moto. Le nom du club, encore temporaire puisqu’il se nommait Mc Cook Outlaws, aurait été trouvé là-bas, et le fameux bar Matilda était le point de ralliement, jusqu’en 1950, date où le club a déménagé jusqu’à Chicago. C’est à ce moment-là que le nom définitif du club, les Outlaws, a été fixé. C’est ainsi que l’histoire a débuté et que le club s’est peu à peu diffusé dans les esprits. Les Outlaws ont ainsi rejoint le prestigieux groupe dit des un pour cent dans le début des années 60. Le club des un pour cent se réfère aux groupes de motards qui vivent en dehors des règles de la société, à la marge, par opposition à la très grande majorité, les quatre-vingt-dix-neuf autres pour cent, qui considère la moto comme un moyen de déplacement ou un loisir sans désir de rompre avec la loi. Cet appartement au club des un pour cent, expression tirée de la police, est une fierté pour la plupart des gangs, triste fierté d’appartenir dans un monde souvent régi par le banditisme et les condamnations. De nos jours, les Outlaws font partie des clubs les plus virulents et les plus populaires, avec les Hell’s Angels, les Pagans et les Bandidos. Mais tout cela est allé peu à peu, par un phénomène assez intéressant d’accaparement des autres clubs. En effet, les Outlaws ont réussi à prendre sous leur aile d’autres clubs concurrents, sans nécessairement exiger de leur part une soumission ou un changement de nom. On parle de clubs de soutien, c’est-à-dire que les Outlaws vont gérer et entretenir un certain nombre de clubs. Près d’une quarantaine de gangs en Amérique sont ainsi tutorés, en quelque sorte, par les Outlaws. Loin d’y voir un phénomène d’affection et de protection, c’est plutôt une dimension politique qui est ici à l’œuvre, puisqu’il s’agit pour les clubs de s’assurer une protection et un système d’armement et de défense puissants, quant aux Outlaws, ils y trouvent un moyen d’agrandir leur cercle de connaissance et une possibilité d’évasion ou de trafic. Nous le voyons, ce syncrétisme n’est pas le fruit d’une philanthropie. Ou pas seulement. En revanche, le club a fondé rapidement ce qu’on appelle des chapitres c’est-à-dire des relais dans d’autres endroits. À cet égard, le nombre de chapitres que possèdent les Outlaws en Amérique et dans le monde est particulièrement impressionnant. Le club possède des chapitres en Alabama, en Arkansas, au Colorado, au Connecticut, en Floride (près d’une vingtaine dans cet État, tout de même), en Géorgie, dans l’Illinois, dans l’Indiana, dans le Kentucky, le Maine, le Massachusetts, le Michigan, le Missouri, le New Hampshire, en Caroline du Nord, en Ohio, en Oklahoma, en Pennsylvanie, à Rhodes island, en Caroline du Sud, dans le Tennessee, la Virginie, et le Wisconsin. Cela est impressionnant mais ne s’arrête pas là. En effet, le groupe s’est propagé bien au-delà des frontières de l’Amérique pour devenir un club mondial. Il y a des chapitres en Australie, en Belgique, au Canada, en République tchèque, en Angleterre, en Allemagne, en France, en Islande, en Irlande, en Italie, au Japon, au Monténégro, au Brésil, au Chili, en Équateur, en Finlande, en Hollande, en Lituanie, en Malaisie, au Mexique, au Pérou, au Portugal, en Nouvelle-Zélande, en Norvège, dans les Philippines, en Pologne, en Russie, en Espagne, en Suède, en Suisse, en Thaïlande…il y a de quoi être impressionné devant cette popularité, toutefois il faut la considérer avec certaines nuances. Il y a certainement une part d’admiration et de désir de se souder à une communauté, mais s’il s’agit surtout d’une organisation politique. En effet, plus un groupe est grand, plus il est facile pour un membre éprouvant le besoin de se faire tout petit de se camoufler au sein d’un chapitre, surtout un chapitre situé à l’autre bout du globe. Il sera ainsi beaucoup plus difficile pour la police de retrouver sa trace. Jouant avec les différentes législations internationales, les membres du club ont très bien compris l’avantage qu’il y avait à s’étendre géographiquement. Un même acte peut-être condamné dans un pays et pas dans un autre par exemple, ou pas de la même manière. S’assurant un système de repli quasi illimité, les Outlaws ont bien compris l’intérêt de travailler en collaboration.

Les spécificités du Club

Les clubs ont tous à peu près les mêmes principes de fonctionnement. Il s’agit de prêter allégeance au gang auquel on fait partie, et bien comprendre que la vie du motard et entièrement dédié, à des degrés divers, à l’existence et la pérennité du club. Ainsi, les Outlaws sont certainement l’un des groupes les plus exigeants qui soient, en raison de leur radicalité. Leur nom suffit à donner le ton : il s’agit de vivre en étant un hors-la-loi. Cela implique logiquement une certaine opacité dans le fonctionnement du club et dans les moyens d’intégrer le groupe. Cela est également fait pour empêcher au maximum les infiltrations de la police. Un lourd précédent de ce type a eu lieu en 1999 au sein du Sons of Silence MC. En effet, trente-et-un membres ont été arrêtés par la police, suite à une infiltration de deux agents fédéraux, infiltration de deux ans au cours de laquelle de nombreux renseignements ont été collectés, qui ont permis cet immense coup de filet. Ceci est une hantise pour les gangs de motards qui sont ainsi très sélectifs avec les postulants voulant intégrer le groupe. Le site internet des Outlaws à cet égard est très précis :»everything is down face to face, not online. Do not write us asking how to join! Find an Outlaw and ask him!» Le message est clair: rien ne se fait en ligne, il faut rencontrer directement les membres pour prétendre intégrer le groupe. On peut supposer qu’à l’instar des Bandidos, l’intégration se fait sur de nombreux mois et nécessite plusieurs épreuves qui permettront d’éprouver la vaillance et la fidélité de la jeune recrue. Bien évidemment, est-il encore besoin de le dire, pour intégrer le club il faut évidemment rouler sur une moto, pas moins de 1000 cm cube, et le club est interdit aux femmes. Cette misogynie est répandue dans à peu près tous les clubs de moto de la planète. Elles sont tolérées en tant que compagnes, elles peuvent venir lors de manifestations mais ne seront jamais des membres à part entière. Il sera intéressant de noter l’évolution de la position des femmes au sein des clubs de moto dans les années qui suivent, sous l’influence de mouvement féministe comme le mouvement Me Too. Peut-être verra-t-on l’apparition de clubs de moto exclusivement féminins, tout comme il existe des clubs de moto uniquement réservés aux personnes racisées. En effet, il n’est pas rare, et le club des Outlaws en fait partie, que les personnes noires ne soient pas admises aux seins du club. Cette forme scandaleuse de racisme est malheureusem*nt un héritage peu glorieux du début du 20e siècle. Fort logiquement, il n’existe aucun chapitre des Outlaws sur le continent africain.

Les Couleurs et le Code d’Honneur du Outlaws MC

Comme tous les clubs, il s’agit pour les Outlaws de respecter un code d’honneur collectif, qui permettra d’assurer la solidarité et la pérennité du groupe. Cela passe très souvent par une vie à la marge, engageant ainsi la famille et la vie professionnelle du motard, et par l’adoption d’un mode de vie et d’un style vestimentaire caractéristiques des gangs de motard, style vestimentaire qui les rend facilement reconnaissables. Ainsi, le port du kutte cuir et l’un des grands classiques des gangs de motards. Au dos du blouson figure ce qu’on appelle le patch c’est-à-dire le logo du club. C’est un signe qui permet aux différents motards de reconnaître le club auquel appartient le propriétaire du blouson. Les Outlaws ont également leur propre logo, qui a évolué au fil de l’histoire. En effet, à l’origine ils avaient choisi une moto avec des ailes. Mais le logo a été remplacé au début des années 1950, pour être précisé en 1954. Depuis il n’a pas évolué. On peut voir au dos de tous les membres du club un crâne vu de face, un crâne très stylisé avec des formes particulièrement rondes. Le personnage serre les dents, et ne semble pas sourire, contrairement aux autres figures de crânes que nous pouvons voir sur le dos de membres d’autres clubs. À l’arrière du crâne, deux pistons croisés sont visibles, nous pouvons reconnaître facilement le haut et le bas d’un piston. Chacun des interstices du dessin, ainsi que le haut des pistons, est coloré en rouge vif, référence évidente à la couleur du sang. Ce logo est intéressant à plus d’un titre: en effet, il reprend le motif classique du crâne que l’on retrouve dans la grande majorité des patchs des gangs, mais de manière très stylisée alors que les autres clubs ont un dessin beaucoup plus réaliste. Cela vaut presque comme une forme de représentation générique, comme s’il n’était plus besoin de représenter un crâne précisément, une simple stylisation suffit à donner le ton. En revanche, le motif du piston est relativement rare dans les patchs des clubs. Le fait qu’ils soient croisés est une référence évidente à l’architecture des motos de grosse cylindrée qu’utilise la plupart des motards du club, c’est-à-dire des architectures avec des cylindres en V, et non des cylindres en ligne comme cela est le cas dans la majorité des motos japonaises. Ce type d’architecture, que l’on retrouve également chez certaines marques italiennes, permet de prendre un volume de moteur bien plus grand et d’offrir une sonorité caractéristique. Le bruit des moteurs en bicylindre en V est caractéristique, et participe à l’imaginaire des clubs. Au-dessus du dessin, en lettres gothiques, est inscrit le nom du club Outlaws avec la mention MC. En dessous du dessin se trouve, comme pour tous les autres clubs, la mention du chapitre auquel appartient le motard. Ainsi, celui qui croise un membre du club sera précisément d’où il est originaire et à quel club il appartient. Comme la plupart des clubs, les Outlaws ont une devise : «God forgives, Outlaws don’t». «Dieu pardonne, pas les Outlaws». Cela en dit long également sur la mentalité du club, pour qui l’honneur est une valeur essentielle. Honneur par rapport au groupe, et honneur par rapport aux actions commises à l’extérieur. Aucune atteinte portée au groupe ne sera pardonnée, tout sera à payer. Au-delà d’une forme de folklore inhérent à tous les clubs, il s’agit là d’un vrai programme politique, particulièrement hostile. Cela a évidemment entraîné de nombreux contentieux avec la justice.

Accusations criminelles et justice

Il n’est pas très étonnant, pour un club appelé hors-la-loi, que les affaires judiciaires soient très nombreuses. Il ne sera pas lieu ici d’en faire une liste exhaustive, mais de rappeler les principales affaires qui ont jalonné la vie du club. Cela pose toutefois une précaution dans la mesure où la plupart des activités des gangs de motard reste entre les quatre murs du chapitre, de sorte qu’il est difficile de distinguer ce qui s’est vraiment passé avec les traces qui nous en parviennent, que ce soit par l’intermédiaire des rapports de police, des articles de journaux ou des compte-rendus de procès. On est très certainement à mille lieues de la réalité. Il convient également de distinguer les querelles qui opposent les gangs de motards d’avec les affaires judiciaires opposant le groupe avec l’extérieur. Les rivalités entre clubs de motard des 1 % existent depuis bien longtemps. Toutefois, l’une des rivalités les plus célèbres oppose les Outlaws avec les Hell’s Angels. Dès 1991, c’est le ministère de la justice américaine qui a identifié cette guerre des gangs dans un rapport devenu célèbre, cette guerre a surtout pour objet le contrôle des territoires pour le trafic des stupéfiants. Il y a ici tout un jeu politique d’alliances et de trahisons entre les membres des deux clubs, tout cela ne se passe pas hélas sans de nombreux dommages matériels et de lourdes pertes humaines. Cela explique également le besoin qu’ont éprouvé les Outlaws de trouver des clubs de soutien. Cette rivalité est devenu proverbiale, si bien qu’ils ont inventé une expression : ADIOS, acronyme signifiant Angels Die In Outlaws States, c’est-à-dire “les membres des Angels meurent sur les terres des Outlaws.” Ce jeu de mots sonne comme un avertissem*nt très hostile envers les membres des Hell’s Angels. Les meurtres sont malheureusem*nt fréquents, à l’image de celui de Gerry Tobin, Hells Angel abattu lors du retour d’un festival par des membres des Outlaws en août 2007. Plusieurs membres d’entre eux ont été condamnés à la prison à vie pour ce forfait. Mais ces rivalités ne sont pas les seules affaires qui impliquent les Outlaws. Plusieurs dossiers judiciaires mettent en cause les nombreuses infractions commises par les membres. En 2012 par exemple, 42 membres furent arrêtés pour fraude postale et blanchiment d’argent, ainsi que pour violence et jeux illégaux. Même les membres les plus éminents trempent parfois dans des affaires sordides, à l’image de l’ancien président du chapitre de Brockton, condamné à plus de 260 mois de prison en 2009 pour trafic de drogue. Dans le même état du Massachusetts, en 2010, près de trente membres des Outlaws ont été condamnés pour différents chefs d’accusation comme des tentatives de meurtre ou racket. Les bagarres figurent également au sommaire des accusations contre les Outlaws, par exemple l’aéroport de Birmingham a été saccagé par pas moins de trente membres de clubs rivaux, entre autres les Outlaws et les Hell’s Angels. Plusieurs membres des deux gangs ont été condamnés à six ans d’emprisonnement, cela a permis à la police de saisir de nombreuses armes blanches comme des poings américains, des marteaux ou des hachoirs. Ces procès sous haute tension sont évidemment très médiatisés et très surveillés. Les Outlaws sont également impliqués dans de nombreuses affaires de trafic, comme par exemple en Pennsylvanie dans le comté de luzerne ou un véritable réseau de distribution de cocaïne a été démantelé, cela a conduit en 2009 à l’arrestation de plus de vingt personnes. Dans la même veine, plusieurs membres d’un chapitre Outlaws de Philadelphie ont été arrêtés pour vente de méthamphétamine dans divers endroits du pays comme Delaware, Chester ou Montgomery. La Virginie n’est pas en reste puisque le MC Outlaws a été impliqué dans diverses activités comme du kidnapping, du trafic de drogue, et même des tentatives d’assassinat. Cela a entraîné l’incubation de vingt-sept membres en juin 2010. Les faits reprochés aux Outlaws sont souvent les mêmes, à savoir du trafic de drogue, du trafic d’arme, du blanchiment d’argent, des attaques, des assassinats, des bagarres…Il s’agit à la fois de défendre à tout prix l’honneur du groupe qui est parfois bafoué, ou prétendument bafoué, et d’assurer au gang des moyens de subsistance et d’entretien. De la part d’un groupe refusant de se soumettre à la loi commune, il est tout à fait cohérent que les motards prennent l’argent là où il se trouve. Toutes ces exactions participent de l’impopularité des Outlaws auprès de la population. Paradoxalement, cette impopularité est aussi un moyen de protection des Outlaws, car peu de gangs ou d’ennemis osent s’en prendre à une organisation aussi vaste.

Conclusion

Les Outlaws constituent un club historique, de par leur ancienneté exceptionnelle ainsi que la manière dont ils ont réussi à se diffuser à travers les États-Unis puis à travers le monde. Organisation très bien structurée, particulièrement violente et attachée au sens de l’honneur, les Outlaws ont certainement encore de beaux jours devant eux à l’approche de leur centenaire. Il est dommageable que des histoires de rivalité viennent ternir cette aventure, malheureusem*nt jalonnée de trop nombreux morts et de si tristes exploits.

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Author: Lidia Grady

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